Quelle émotion !

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On vous avait prévenu, si vous n'étiez pas là, vous avez manqué "la soirée de l'année". Devant une salle Léo Ferré archi-comble Isabelle Aubret, la grande dame de la chanson française, nous a tout simplement éblouis. Tout simplement, parce qu'elle est tout en simplicité sur scène ou dans la vie, mais quel énorme talent ! En deux parties d'une heure, elle nous emmène dans un tourbillon de chansons toutes plus belles les unes que les autres, les siennes bien sûr, mais aussi celles de ces très grands poètes qu'elle a connus et aimés comme des grands frères. Alors, elle convoque Aragon, Jean Ferrat ou Jacques Brel. En robe blanche en première partie, elle nous illumine, en robe noire en deuxième partie, elle nous bouleverse. On en a vu plus d'un pleurer dans la salle. On a envie de la rejoindre dans le voyage qui s'offre à nous, de chanter avec elle, mais on se retient pour mieux l'écouter. Son pianiste est virtuose, sa voix, sa belle voix si jeune et si fraîche est un instrument de musique qu'elle maitrise à la perfection, elle est précise, juste, ciselée, elle vibre. Le souffle, la respiration y trouvent leur place pour sans cesse la teinter d'émotion.

Et chaque fois, au premières notes des chansons "cultes", que le public reconnaît immédiatement, Isabelle Aubret nous fait chavirer. Elle peut se permettre d'interpréter de grands titres qui paraîtraient si ternes dans la bouche d'autres, mais elle, elle peut, car elle les porte, merveilleusement, elle les vit, comme si Aragon, Ferrat ou Brel les lui avaient confiés pour qu'elle nous les apporte en offrande encore aujourd'hui.

Alors Isabelle Aubret chante "Nuit et brouillard", "C'est beau la vie", "La source", "La Fanette", "Que la montagne est belle", "Le plat pays", "Potemkine", "Dans le port d'Amsterdam" et 30 chansons plus tard... on ne voit pas le temps passer !

Merci madame Isabelle Aubret, hier soir vous êtes venue à Tomblaine avec Gérard Mays, tout aussi abordable que vous, producteur, éditeur de Jacques Brel, Jean Ferrat, Juliette Gréco (!)